Adénomectomie prostatique par voie chirurgicale


Figure 1. Anatomie
Anatomie

Principe de l’intervention

L’adénome de plarostate ou l’hypertrophie bénigne prostatique (HBP) est une augmentation de volume de la prostate, en générale au niveau de la partie centrale de la prostate. Elle provoque des symptome comme la difficulté à l’évacuation de la vessie (dysurie), ou des envies fréquentes d’uriner (impériosité mictionnelle) et parfois des complications (infection, lithiase, hématurie, rétention d’urines…).

Une intervention chirurgicale est proposée lorsque le traitement médical n’est plus efficace et dans le cas de complications.

Existe-t-il d’autres options ?

Un traitement médical est habituellement proposé

Pourquoi une adénomectomie chirurgicale plutôt qu’une intervention endoscopique ?

Le volume de la prostate est un des critères de choix importants (>60 g).

Difficulté d’installation du patient en position gynécologique…..

Préparation à l’intervention

Un bilan pre operatoire demmandé par l’anestésiste (prise du sang, analyse d’urines).

Il est obligatoire de traiter l’infection urinaire avant l’intervention.

Les anticoagulant doivent être arrêtés pendant plusieurs jours ou éventuellement poursuivie à faible dose pour l’aspirine.

Une antibio-prophylaxie est systématique suivant le protocole établi dans l’établissement.

Technique opératoire

L’adénomectomie prostatique consiste à faire une inoculation la totalité de l’adénome, c’est-à-dire la partie centrale de la prostate, en passant au travers de la vessie ou directement par incision de la capsule prostatique. La prostate périphérique et la capsule prostatique sont laissées en place.

Elle nécessite une incision cutanée de quelques centimètres au dessus du pubis.

Le tissu prostatique retiré est conservé pour être analysé au microscope.

En fin d’intervention, un drain aspiratif est placé au niveau de la zone opératoire. Une sonde vésicale est mise en place pour plusieurs jours  Elle peut permettre de laver la vessie de façon continue avec du sérum pour éviter la formation de caillots de sang et l’obstruction de la sonde.

Suites habituelles

Le drain est retiré après 1 à 3 jours. Si un fil dit de « cerclage » a été placé pour diminuer le saignement, il est retiré par simple traction à travers la peau 1 ou 2 jours après l’intervention.

Vous pouvez ressentir une douleur appelée « poussée sur sonde » peut survenir par intermittence, elle correspond à un spasme vésical et se caractérise par une envie douloureuse d’uriner malgré la sonde.

Un traitement anti-coagulant est prescrit en post-opératoire pour prévenir le risque de phlébite.

Il vous est recommandé de boire abondamment, d’uriner régulièrement pour laver la vessie et éviter que les urines deviennent rouges. La formation de caillots peut entraîner un blocage des urines. Il est vous est conseillé d’éviter tout effort ou déplacement important ainsi que les rapports sexuels dans le premier mois suivant l’intervention.

Le résultat fonctionnel sur les mictions est progressif dans un délai d’environ 1 à 3 mois. Pendant cette période, vous pouvez ressentir des envies pressantes ou des brûlures en urinant.

Une repousse de l’adénome peut se produire plusieurs années après l’intervention, avec réapparition des symptômes urinaires. Par ailleurs, un cancer de la prostate peut survenir à distance sur la prostate restante, sans que cela n’ait de lien avec l’intervention.

Risques et complications

Dans la majorité des cas, l’intervention qui vous est proposée se déroule sans complication. Cependant, tout acte chirurgical comporte un certain nombre de risques et complications décrits ci-dessous :

  • Certaines complications sont liées à votre état général et à l’anesthésie ; elles vous seront expliquées lors de la consultation pré-opératoire avec le médecin anesthésiste ou le chirurgien et sont possibles dans toute intervention chirurgicale.
  • Les complications directement en relation avec l’intervention sont rares, mais possibles :
    • Le saignement peut être présent pendant plusieurs jours à quelques semaines après l’intervention.
    • La rétention urinaire  est une complication possible dans la période post-opératoire précoce, elle peut être due à la présence de caillots secondaires à une reprise du saignement (chute d’escarre). Une sonde vésicale est posée pendant quelques jours si une rétention urinaire par caillotage survient.
    • L’infection urinaire.  Si vous avez de la fièvre ou des brûlures urinaires, n’hésitez pas à prendre contact rapidement avec votre médecin traitant ou votre urologue.
    • Il n’existe habituellement pas de troubles de l’érection après ce type d’intervention.
    • Le risque d’éjaculation rétrograde est très fréquent. Celle-ci se caractérise par l’absence d’émission de sperme au moment de l’orgasme. Elle est secondaire à l’ouverture du col de la vessie provoquée par le retrait de l’adénome.
    • L’incontinence urinaire est rare, le plus souvent transitoire.
    • Dans de rares cas, peut survenir un rétrécissement secondaire du canal de l’urètre ou du col de la vessie ou encore du méat urétral pouvant nécessiter une ré-intervention.

Avertissement

Fumer augmente le risque de complications chirurgicales de toute chirurgie. Arrêter de fumer 6-8 semaines avant l’intervention élimine ce risque supplémentaire.

Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien et votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac‑Info‑Service au 3989 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté.

Au cours de cette intervention, le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption du protocole prévu.