Rappel anatomique
La prostate est sous la dépendance de l’hormone masculine appelée testostérone. C’est une glande située sous la vessie et avant du rectum. Elle est traversée par le canal de l’urètre, qui permet l’évacuation de l’urine. Elle est proche à la fois du système sphinctérien, qui assure la continence urinaire et des nerfs de l’érection. Les vésicules séminales, qui sont le réservoir du sperme, s’abouchent directement dans la prostate.
La fonction essentielle de la prostate est de sécréter une composante du liquide spermatique qui, avec les spermatozoïdes fabriqués dans les testicules, constitue le sperme. Elle contribue à l’émission du sperme.
Principe de l’intervention
Une anomalie de votre prostate a été détectée par le toucher rectal ou la valeur de PSA sanguin est considérée comme élevée. Différentes affections de la prostate peuvent correspondre à ces anomalies : une infection ou inflammation, une hypertrophie bénigne de la prostate ou un cancer de la prostate.
Un examen au microscope du tissu prostatique prélevé est nécessaire pour établir le diagnostic.
L’absence de diagnostic précis et donc de traitement adapté pourraient vous exposer au risque de laisser évoluer une lésion cancéreuse potentiellement dangereuse.
Autres options de prise en charge
L’examen qui vous est proposé est le seul moyen d’analyser le tissu prostatique dans votre situation.
Préparation à l’intervention
Les biopsies sont réalisées en soins externes ou plus rarement en hospitalisation ambulatoire . Une possible infection urinaire est éliminée avant l’examen par un interrogatoire ciblé et au moindre doute ou facteur de risque par bandelette urinaire ou examen bactériologique des urines (ECBU). Il n’est pas nécessaire de réaliser d’examen sanguin de la coagulation en l’absence de facteur de risque hémorragique particulier.
Une préparation intestinale par un lavement rectal évacuateur peut être demandée afin de vider le rectum des selles. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cet examen sauf s’il doit être réalisé sous anesthésie loco-régionale ou générale.
Informations à transmettre à votre urologue qui pourraient faire reporter l’intervention :
- Existence d’une infection urinaire, qui fait différer la biopsie jusqu’à stérilisation des urines.
- Prise d’un traitement pour fluidifier le sang ou un anticoagulant, pose d’un stent cardiaque, terrain allergique : certains traitements pourront être modifiés ou interrompus.
- Allergie ou intolérance aux quinolones, ou prise récente de quinolones.
Technique opératoire
L’examen ne prend que quelques minutes.
L’urologue introduit la sonde d’échographie par l’anus. Celle-ci est protégée, lubrifiée et équipée d’un système de visée. L’inconfort lié à la sonde d’échographie passant dans l’anus est modéré et supportable.
L’urologue réalise ensuite l‘anesthésie locale et les biopsies (en moyenne 12 prélèvements). L’aiguille est actionnée par un mécanisme de déclenchement qui produit un claquement sec. Ce bruit peut vous surprendre la première fois, mais la ponction elle-même est habituellement peu douloureuse.
Les fragments de prostate prélevés sont envoyés au laboratoire d’anatomopathologie pour analyse.
Lorsque la série de ponctions est terminée, il peut vous être recommandé de rester allongé quelques minutes, car un lever brutal pourrait provoquer un malaise.
Analyse anatomopathologique
Les prélèvements sont transmis au laboratoire d’analyse anatomopathologique.
Le résultat des biopsies ne sera communiqué par le laboratoire à votre urologue et à votre médecin traitant qu’après un délai de quelques jours. Votre urologue aura convenu avec vous de la manière dont il vous fera connaître les résultats. Une consultation spécifique peut être prévue.
Suites habituelles
Des saignements sont possibles durant quelques heures à quelques jours dans les selles et dans l’urine, et pendant plusieurs semaines dans le sperme. La douleur, si elle est présente, s’estompe généralement rapidement. Il est parfois conseillé de prendre un antalgique le même jour en cas d’inconfort.
Les biopsies peuvent être réalisées malgré la prise habituelle d’aspirine à faible dose. Une modification du traitement est nécessaire en cas de prise d’anticoagulant ou antiagrégant.
La reprise de l’activité est rapide dès le lendemain des biopsies.
Risques et complications
Les complications qui peuvent se produire après les biopsies sont l’infection de la prostate (prostatite aiguë) et la rétention urinaire (impossibilité d’uriner). Ces complications sont rares, mais peuvent être graves si elles ne sont pas traitées en urgence et de manière adaptée.
- L’infection de la prostate (prostatite aiguë) se manifeste par l’association de fièvre, de frissons (comme lors d’une grippe) et parfois d’envies urgentes d’uriner avec brûlures au moment de la miction. Dans ce cas, après la réalisation de prélèvements sanguins et urinaires, un traitement antibiotique adapté et différent de la famille d’antibiotique que vous avez pris avant les biopsies, est nécessaire en urgence, sans attendre les résultats des examens. En cas de traitement retardé ou non adapté, il existe un risque de septicémie et parfois de décès.Si la prise d’antibiotique avant les biopsies correspondait à une Quinolone, il est recommandé une administration intraveineuse d’antibiotiques associant Céphalosporine 3G injectable (Cefuroxime ou Ceftriaxone) et Aminoside.
En cas d’apparition de symptômes d’infection, vous devez immédiatement contacter votre urologue et votre médecin traitant. Vous devez être hospitalisé en urgence et présenter cette fiche au médecin qui vous reçoit.
- La rétention d’urines se manifeste par l’impossibilité d’uriner ou par des envies très fréquentes d’uriner. Elle nécessite de mettre en place un drainage urinaire.
En cas de complication, il est recommandé de contacter très rapidement, muni de ce document :
- l’urologue ou l’équipe d’urologie qui vous a pris en charge,
- ou votre médecin traitant,